Baguenaudes communes

De notre liberté s'en fait notre santé, tout autant notre faculté à penser, imaginer, et improviser sereinement ... La marche est toujours un moment de découvertes fortuites, une rencontre avec l'inattendu des altérités, mais tout autant avec soi, en toute l'étendue de ses essences ... une immunisation contre la sédentarisation maladive des corps et des esprits.


Multiplier les effleurs avec des environnements diversifiés, c'est nourrir sa sensibilté et s'en donner à émerveiller son être: la marche donne à voir, à humer, à palper, à ouïr et à goûter, et rien n'est plus prospère que les immensités naturelles pour s'en donner à tintiner avec un environnement riche et varié.


Ce que chacun donne à percevoir à son être en fonde sa culture, autant son caractére, et si les lois de la nature nous contraignent parfois, elles ne le font qu'afin que tout n'en résonne que mieux, là où les contraintes artificielles de notre civilisation n'en font que rompre l'onde de vie. 


Des clotures, des murs, des cloîtres, des pieux et des temples dressés jusqu'à n'en plus de ciel, et des morcèlements à tous vas ... partout il nous est signifié que le mouvement ne s'en fera plus que dans les cadres castrateurs de caboches confinées et claquemurées dans les huis-clos d'une éxistence bien triste ... parce qu'on pense comme on vit, croyant vivre comme on pense ...


La marche appelle à la  nudité de l'être, à l'authenticité des évols ... Tout fait danse à tout, et qui s'en forgerait une carapace n'y survivrait pas ! ... 


Découverte à prix libre, au cours d'une balade de deux à trois heures au gré des layons et tortilles de Cerisy et entours.




Balade paisible d'une heure trente à deux heuresn le long de la Somme à la découverte des fleurs sauvages (comestibles, médicinales et toutes les autres ... )


Rendez-vous le samedi 24 juin à 8H (pour ne pas avoir trop chaud) à la table de pique-nique, près du pont entre Cerisy et Chipilly.

10 personnes au plus.

Sur réservation à: 

marlene.meyral@la-laie-des-elfes.com

Prix libre et 1 euro d' adhésion annuelle à l'association (assurance).


                                                                                                 Par Marlène Meyral




Les mots de ce monde n'en sont plus que nébules poisonneuses échouant, de voix en veines, la bouillasse langagière de l'industrie dévastatrice. La langue a mille sources, mille cours, mille terres sillonnées, où viennent s'en rincer les papilles de ceux qui ont soif de savoirs, de merveilles et de diversités.


L'histoire s'écrit trop souvent de la plume de ceux qui, pisse-copie des équarrissages de la connaissance, ont les faveurs des feux de la rampe civilitiques. Il y a beaucoup de maltraitances à parer les êtres d'atours qui n'en sont pas leurs, et on ne saurait vouloir vivre ensemble sans que chacun s'en soit, tout au moins,  immunisé contre la corruption des lexies.


La paysannerie n'est pas un masque de foire ou quelque titre qu'on exhibe quand bon semble ! ... Habiter la terre en païens, qu'il en plaise ou non, tels en furent, en sont et en seront paysannes et paysans qui font éclore pays et paysages ... S'en furent vilains et sauvages ! ... que foutre gens de biens ou d'armes qui les maudirent et les raillèrent tant. La répugnance pour la terre est toujours une répugnance pour ceux qui l'habitent.


L'histoire des pauvres gens n'en laisse jamais grande trace et la langue en concède bien plus que les ordres civils et religieux l'en laissèrent croire. Ce ne sont pas les mots qui disent tant, mais les symbioses de leurs effloraisons. La paysannerie n'est pas ce qui nourrit la population, mais ce qui fait fondement à un peuple qui se nourrit lui-même du totum des cultures vivrières et récoltes sauvages ... et on ne saurait faire peuple sans renouer avec les communaux, gage que chacun puisse s'en nourrir et faire crèche sur la terre où il vit ... s'il doit n'en faire qu'un droit.


Jamais, la paysannerie n'en fut bien loin des grandes forêts, riches en victuailles, gibiers, glanages et cueillettes, autant qu'en bois et fanes d'œuvre, glaises et tourbes de lisières. On y crut trop les paysans n'être que gens de champs, mais avant que les seigneuries ne les en inféodent, ils s'en furent ceux des cultures en joualles et des bocages qui ont inspiré les jardins-forêts de permaculture, et rien n'en dit qu'ils furent des laboureurs : leur mode de vie ne l'en suppose pas.

Aussi, les gens de petits pays, en furent les vilains des villages, tailleurs des pierres et des charpentes, forgeant fers d'œuvres et d'ouvrages, moulant pots de fontes et d'argiles ... vannant écheveaux de noisetiers, mères allaitant les petiots, balleuses de chaumes et lavandières ...  aussi, sait-on flâner, badiner et muser ... Païens de nature, les rustres en furent tout aise avec les cultures foisonnantes de diversités et les médecines couveuses des Totum: on n'y saurait en compter leurs savoir-faire... paysans et paysannes sont comme les poétes, confiseurs de lumières.


Tout fait commune, dans l'organique chant des terres qui rythme la vie des villages ... on y danse, en fête les récoltes et les pas survenus des  veines vagabondes. On n'y saurait que faire des cadences de machines dévastatrices qui dictent leurs lois : Tout s'en fait, ici, d'habiles mains et d'agiles trémules ... il n'est de paysans là où ne s'en fait de tous feux la paysannerie, et qui habite la glèbe seul peut être un penseur libre ... ceux dont le cœur est du même pouls que la terre n'en sauraient se laisser chasser d'enclosures sans les violences des armées et des mots fourbes qui les en dressent.


Et Basta l'imposture ... Les mots qui font mensonges mènent aux révisionnismes !




Précédé du film La voix du vent, de Carlos Pons


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